Patrick Mathey est pour ainsi dire né sous le signe du cochon. Enfant, chez sa grand-mère espagnole à Murcia, il devint amoureux fou de ces nobles bêtes qui se gavaient de figues sous les arbres.
À six ans, il grattait déjà les pattes du porc qu’on venait de griller. Il plongeait déjà à plein bras dans la chair hachée du chorizo. Les parfums de la madeleine qu’on trempe dans le thé faisaient presque pleurer Marcel Proust ; pour Patrick Mathey, c’est l’odeur du paprika, du piment frais moulu, de la badiane qui lui rappellent ces jours parfaits chez son aïeule.
Plus tard, à Dijon, à la Brasserie du Théâtre, sous l’œil attendri de Madame Juliette Poupée, il devint à 14 ans l’as des charcuteries traditionnelles bourguignonnes. Cochonnailles de toutes sortes : pâtés en croûte, terrines, mousses de foie…